Petite devinette. De qui sont les paroles mentionnées ci-dessous, et auxquelles on ne peut évidemment qu’adhérer tout en déplorant la formulation pour le moins hasardeuse.
Voici la phrase :
« Napoléon était un homme d’exception d’abord par sa culture vastissime [sic] joint [re-sic] à un vrai bonus de volonté »
Une bien jolie trouvaille de style, ce « vrai bonus de volonté » ! !
Réfléchissez !
Il s’agit d’une phrase qui n’a pu être prononcée que par un « séide », un « nostalgique », selon l’expression de quelqu’un que nous connaissons bien ici.
Mais qui ?
Notre ami Loïck ? Non.
Votre serviteur ? Pas davantage.
Alors ?
Vous n’allez pas le croire : ces paroles appartiennent au directeur de la Fondation Napoléon.
Thierry Lentz soi-même, et elles figurent sur le site « Logos » universitaire qui définit ainsi sa vocation :
« Logos est un média français fondé en 2018 par des étudiants et nouveaux diplômés, désirant offrir un nouvel horizon d’analyses. Notre volonté est de redonner sens aux discours des universitaires et spécialistes sur de nombreux sujets d’actualités. Composé actuellement d’un groupe de 8 personnes, ce média publie des interviews (podcasts et retranscription écrite) et rencontres avec les universitaires. Chaque universitaire est amené à parler des sujets qui font œuvre dans leurs travaux de recherches afin de garantir une certaine maîtrise et rigueur. »
On passera rapidement sur ces deux formules : « redonner sens » et « font œuvre », qui évoquent les détestables, mais très usités, « poser question, « poser problème », qui font eux-mêmes penser au populaire, pour ne pas écrire l’inconvenant et très imagé, « poser culotte ».
Mais ce sont ces petites vulgarités langagières qui font le charme de notre époque, toute d’élégance et de finesse.
En revanche, on ne jettera pas la pierre à l’auteur du texte de présentation pour cette « culture vastissime joint » ‑ sans E, car les « coquilles » font partie du quotidien angoissant de tout individu qui écrit. Indulgence de mise donc, les gros caractères étant, bizarrement, particulièrement « piégeux ».
Compte tenu de la taille des caractères ‑ une police 24 au minimum ‑ la coquille est quand même énorme, mais tout cela va s’arranger grâce à la « rigueur » invoquée dans l’exposé de la philosophie du site.
Quant au directeur de la Fondation, fallait-il qu’il fût bouleversé par ses propres paroles pour nous gratifier de cet inénarrable « vastissime », introuvable dans les meilleurs dictionnaires de français !
Moralité : on peut voir dans cette surprenante déclaration, digne, donc, d’un « séide » ou d’un « nostalgique », comme une manière de miracle qui ne se peut expliquer que par la lecture régulière et soutenue que fait le personnage du site du… « Carré Impérial ».
« Ça pose question », non ?