English scato

Lorsqu’il s’agit de Napoléon, nos ex-meilleurs ennemis font toujours preuve d’une délicatesse exquise. Notamment par l’intermédiaire de leurs journaux. On se souvient de l’article haineux et d’une mauvaise foi révoltante publié par Dan Snow sur le site du « Daily Telegraph », dans lequel il conseillait aux Français « de mettre fin à leur histoire d’amour avec Napoléon, [car] c’était un dictateur brutal et impitoyable. Au lieu de piquer une crise à propos de la pièce commémorative de Waterloo, la France devrait célébrer la chute de Bonaparte avec le reste de l’Europe » ! (Lire un article)

Dans les milieux « officiels » napoléoniens, comme à l’accoutumée, personne n’avait bronché. L’honneur de Napoléon semble y être une abstraction. Le mot lui-même y est peut-être inconnu.

Dès que quelque chose de salace ou de crapoteux peut être rattaché à son nom, les tabloïds britanniques se jettent dessus comme la misère sur le pauvre monde.

UN CURIEUX GOÛT

Cette fois, l’affaire, débusquée par le quotidien en ligne « Express – home of the daily & sunday express », concerne la vente aux enchères d’un, comment dire ?, ustensile domestique que l’on utilisait jadis comme réceptacle du surplus de ce que notre corps avait ingéré, et qu’il ne pouvait garder. On aura compris, sans qu’il soit nécessaire de se montrer plus explicite.

Venu d’une collection privée, l’objet, dont la fabrication débuta en 1805, après de la bataille de Trafalgar, nous dit-on, porte, en son fond, une peinture de Napoléon (en fait, de Bonaparte, un Bonaparte à la figure bien tristounette, et on le comprend) en couleur et en 3D, avec cette mention en latin : « Pereat » (« Qu’il périsse ! »).

Sympas, les Anglais, en plus d’être grossiers !

On nous explique aussi que l’objet en question (26,7 centimètres de diamètre) avait été conçu pour permettre au peuple anglais de « manifester son patriotisme » (!), et d’exprimer de cette manière, peu commune si j’ose écrire, son ressentiment à l’égard de celui qui était devenu « l’ennemi numéro un de l’Angleterre pour avoir cherché à établir un empire européen sous sa dictature militaire ».

Rule Britannia, il n’y a que cela de vrai. Et de supportable.

Les commentaires (assez peu nombreux, en fait) des internautes ne sont pas en reste, qui contiennent tous les ingrédients de la haine ordinaire des Anglais envers celui qui osa défier la toute puissance de l’Empire britannique. On y trouve les mots et expressions de « tyran », de « guerres napoléoniennes », bien sûr, de « première incarnation d’Adolph Hitler » (c’est Claude Ribbe qui serait content !)… (Lire un article)

FAIRE DU BIZ

Le commissaire-priseur, enfin son équivalent anglais, nourrit de grands espoirs : en 2013, un objet semblable atteignit la somme de 10 000 $.

Il y a des chances qu’il y parvienne, car le « scato », Coco (marque déposée « Médias »), c’est comme le Loto, « Ça peut rapporter gros ».

Et, de toute façon, il est bien connu que cela porte bonheur !

(Voir le goût anglais)

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