Commandé en 1806, à la suite de la victoire d’Austerlitz du 2 décembre 1805, le guéridon des Maréchaux est également appelé « guéridon d’Austerlitz ». À l’origine, il ne devait pas être dédié à la mémoire des maréchaux présents à cette bataille, mais à celle de tous les soldats de la Grande Armée ayant fait la campagne de 1805.
Sur la surface de la table, on y observe le symbole principal : un soleil – d’Austerlitz – avec en son centre, le portrait de l’Empereur Napoléon 1er en tenue de sacre, 13 rayons pointant chacun à leur extrémité une aigle, et entre chaque rayon, un portrait d’un « maréchal » de la Grande Armée, donc en tout : 13 portraits. Sur le pourtour du guéridon, on remarque la présence de nombreuses étoiles dorées. Le soleil d’Austerlitz est donc le symbole même de « l’étoile bienveillante » de l’Empereur.
13 « MARÉCHAUX »
Au début de la réalisation, il n’y avait que 10 maréchaux :
Davout, Mortier, Soult, Augereau, Ney, Murat, Berthier, Bernadotte, Lannes et Bessières.
À la fin de la réalisation en 1810, Marmont, maréchal en 1809, les rejoint, ainsi que deux exceptions : les généraux Duroc (Grand maréchal du palais) et Caulaincourt (ambassadeur).
13 VILLES ÉTAPES
Sur chaque rayon du soleil, est inscrit le nom d’une ville incarnant une étape importante de la campagne de 1805. Il y en a donc 13 :
Nordlingen, Wertingen, Memmingen, Elchingen, Augsbourg, Ulm, Innsbrück, Braunau, Linz, Dirnstein, Brünn, Austerlitz et Presbourg.
4 ARTISTES
Tous les plus grands artistes décoratifs de l’époque s’étaient associés pour la réalisation de ce guéridon manufacturé à Sèvres ! Jugez plutôt :
Charles Percier pour l’architecture générale, François Gérard pour la colonne, Jean-Baptiste Isabey pour les portraits, Pierre-Philippe Thomire pour les bronzes.
EXPOSÉ À MALMAISON
Après avoir été dans la famille du maréchal Ney, le guéridon a été mis aux enchères en 1929. Il a failli partir chez un magnat de la presse américaine, William Randolph Hearst. L’Etat français, représenté dans cette affaire par le conservateur de la Malmaison, Jean Bourguignon, fit alors jouer son droit de préemption et l’œuvre resta finalement à la France ! Il est actuellement exposé au château de la Malmaison.