Que dire du deuxième volet du texte de Loïck Bouvier : Les Guerres de Napoléon – La Langue des Tories – 2, si ce n’est qu’il s’agit d’une démonstration magistrale qui vibre d’une indignation difficilement contenue que l’on ne peut que partager ?
À sa lecture, on se dit que l’on ne dénoncera jamais assez les méfaits de ce que Loïck nomme la « papauté tulardienne » sur l’histoire du Premier Empire, et, pire, sur la personne même de Napoléon.
Il me plairait beaucoup, parce que cela est indispensable, que ce réquisitoire eût la plus large audience possible, car son contenu nous fait prendre conscience de l’imposture de l’histoire du Premier Empire, telle qu’elle est projetée au travers du prisme déformant de ces dictateurs de la pensée.
En le lisant, on ne peut également que s’interroger : existerait-il une collusion – tacite, il va de soi – entre les instances « officielles » napoléoniennes françaises et nos « ex-meilleurs ennemis » pour bloquer toute « vérité » – le mot fait mal dans semblable contexte – qui n’est pas celle que l’on veut instiller sur la période et sur l’homme ?
Je pense que l’on peut légitimement se poser la question.
En effet, la liste des « péchés mortels » des gouvernements anglais contre Napoléon est longue, lourde, mais soigneusement dissimulée. D’où l’intérêt pour les « coupables » de disposer, dans le pays même de la « victime », d’un organisme pseudo officiel, mais influent, capable de tuer dans l’œuf toute tentative de remise en cause des désinformations dont le grand public est abreuvé depuis la chute de l’Empire et le décès de Napoléon.
Je viens d’écrire « organisme influent ».
Effectivement, à qui ne le saurait encore, je rappelle que l’industriel, aujourd’hui décédé, Martial Lapeyre, grand admirateur de l’Empereur, avait légué au Souvenir Napoléonien quelque 260 millions de francs – c’était dans les années 80 – ce qui conféra à cette petite, mais alors sincère, association type 1901 la puissance qu’on lui connaît aujourd’hui.
Une puissance qui lui permet de faire la pluie et le beau temps sur l’histoire du Premier Empire, et, si elle l’estime nécessaire, de remettre sur la « bonne voie » – la sienne évidemment – l’insolent qui a le front de s’en éloigner. Ou de bloquer les autres issues.
ABSURDE, L’IDÉE DE CETTE ÉVENTUELLE CONNIVENCE ?
Moins qu’il n’y paraît, car lorsque l’on y réfléchit froidement – c’est bien difficile, je le concède – une telle désinformation, véritable « cas d’école », est, au sens premier du mot, incompréhensible.
Nous, Français, avons la chance de compter dans notre « bilan historique » une très grande figure, si grande même qu’elle n’a nul équivalent dans le monde : Napoléon.
En schématisant à l’extrême : il a tiré le pays de l’immonde bourbier rouge de la Terreur, et, en moins de quinze années, il a refait de la France un pays respectable.
Et puissant.
Ce fut pour son malheur, car, ce faisant, il posait notre pays en rival dangereux pour l’Angleterre. Or, il n’y avait en ce temps que deux puissances économiques : la France et l’Angleterre, ce qui n’a rien à voir avec la puissance simplement géographique, car, à ce titre, c’est la Russie qui emporte la palme.
Pour Londres, l’une des deux était de trop : la France.
L’Angleterre tenta d’abord de briser l’ascension de l’homme qu’elle jugeait redoutable en payant des spadassins royalistes pour l’assassiner (attentat meurtrier de la rue Saint-Nicaise le 24 décembre 1800), puis, lorsqu’il fut devenu empereur, changeant de méthode, sinon de but, elle entreprit de mettre la France et son chef à genoux en finançant, à coups de millions de livres, des coalitions incessantes (les célèbres « guerres napoléoniennes »). Nos historiens napoléoniens sont, au sujet des « charges » peu glorieuses de cette cavalerie de Saint-Georges, d’une pudeur de vraie jeune fille.
Comme on les comprend !
Rappelons aussi que le gouvernement de Londres fit assassiner le tsar Paul 1er, qui, après avoir combattu « l’héritier de la Révolution », ambitionnait de s’allier au Premier Consul Bonaparte, dont il s’était pris à admirer les qualités exceptionnelles d’organisateur.
« Les Anglais m’ont manqué à Paris le 3 nivôse ; ils ne m’ont pas manqué à Saint-Pétersbourg », dira Napoléon évoquant le massacre, qui fit une quinzaine de morts et près de cinquante blessés. Précurseurs, les Anglais !
La Russie alliée à la France ! C’en était fait de l’Angleterre des Pitt et autres Castlereagh.
Sortons le vilain mot :
Y a-t-il censure ?
Je crois pouvoir répondre par l’affirmative.
Quelques exemples ne seront pas superflus ?
J’en mentionnerai plusieurs, dont certains me concernent directement, mais, que l’on se rassure, je ne m’offre par ce biais aucune publicité personnelle, les ouvrages mentionnés n’étant plus ou pas disponibles. D’autre part, jamais, je ne me permettrai un geste aussi vulgaire sur un site, je dis le mot parce que je le pense, noble comme l’est le « Carré ».
À suivre…
Magnifique merci Mr Damamme !