La pratique les tue

Le 15 août, jour de l’Assomption de Marie et jour de naissance de Napoléon. L’Empereur en avait profité pour être dans les tendances Twitter.

Twitter est ce réseau social où l’Homo degeneratus occidental évacue en messages courts ses frustrations. Comme il n’y a pas de guerre en Occident, chacun comble l’ennui en réalisant le rêve d’être le centre du monde et de le refaire en quelques tweets. Mais que l’on se rassure, cela reste heureusement éphémère, virtuel, et les divers intervenants resteront dans l’anonymat de l’histoire humaine. Puis demain, leurs tweets seront oubliés, et rien ne changera, la Terre tournera encore bien après que nous aurons tous disparu.

LE POLITIQUE

Yves Jego a tweeté et s’inquiète. « L’ex ministre, ancien député, adjoint au maire de Montereau-Fault-Yonne, dirigeant d’entreprise toujours hyper engagé quasi végétarien et sans gluten » (d’après sa bio), a eu l’occasion de publier un texte sur le Figarooooooooo. Il regrette le peu d’importance que les Français accordent à cet événement et déplore un déni mémoriel. Peut-on savoir à quels Français il s’adresse ? Aux descendants du XIXe siècle ? Les deux guerres de 14-18 et 39-45 ont épuré en grande partie la souche, puis des charlatans ont eu l’idée de combler le manque par de la main d’œuvre étrangère. De quoi modifier la population dans sa culture, et même dans sa couleur, n’est-ce pas ? Alors si ces messieurs qui gouvernent depuis plusieurs décennies ont pour mission la mondialisation de la société française, à la sauce multiculturelle et arc-en-ciel, il est évident que le résultat n’est pas de s’intéresser aux racines gauloises, mais de se faire surtout du fric.

Jego a de l’ego : le problème, ce sont les autres, pas lui. Et derrière la façade de chevalier blanc ? Un homme cupide. En effet, il recherche 244 millions d’euros pour bâtir son « parc d’attraction Napoléon ». Voilà le fond du problème. Écœurant.

LES HISTORIENS

Un autre, Dimitri Casali a tweeté et s’insurge : « quelle honte, mais quelle honte, ce silence assourdissant des autorités pour la célébration des 250 ans de la naissance de Napoléon ». Le natif de Constantine rêve en secret d’être le sauveur de l’Education nationale. Quel beau rêve. Mais n’est pas « grand homme » qui veut, car ce n’est pas en restant confortablement assis sur son divan à tapoter tel un romancier que l’on sauve quoi que ce soit. Encore moins en organisant des concerts de rock ringards, déguisé en soldat napoléonien, et parrainés par le porte-malheur Tulard. Résultat assourdissant : un flop total sur YouTube, la jeunesse trouve qu’il y a mieux ailleurs et elle a raison.

Le figarovox a tweeté l’interview de Patrice Gueniffey. Bien connu de nos lecteurs, il a été l’heureux élu pour expliquer pourquoi nos dirigeants répugnent à commémorer Napoléon. Comme le dit notre ami Jean-Claude Damamme, cela n’a rien d’étonnant avec l’image que lui et les autres de la bande en donnent. Petit rappel, que dit Gueniffey dans l’émission Secrets d’Histoire intitulée “Comment devient-on Napoléon ?

« Chez Napoléon, la passion amoureuse est associée au plaisir de faire la guerre, autant il aime Joséphine, autant il aime faire la guerre, ces deux passions se mélangent. »

Répugnant n’est-ce pas ? Autre fait moins connu, mais plus pervers : des conférences réservées aux jeunes étudiants plein d’avenir où, associé à E. de Waresquiel, il fait l’éloge de Talleyrand tout en démontant Napoléon. C’est ainsi que cette créature bicéphale, au sceau de la fondation Napoléon, sème l’ivraie dans les champs de l’Education nationale. Avec ce cas bipolaire, on comprend mieux pourquoi nos dirigeants « répugnent » à commémorer Napoléon. La jeunesse a un défaut, elle est malheureusement influençable, faute de ne pas avoir encore d’expérience de la vie. Chère jeunesse, ne tombez pas dans le panneau, prenez conscience, et soyez guidée par votre cœur comme les hommes illustres d’antan.

Et que fait donc le directeur de la fondation Napoléon en ce 15 août ? Présent à Ajaccio pour la commémoration ? Pas du tout. Interviewé à distance par le journal papier Corse matin, il avoue, sourire aux lèvres, être en vacances ! Quel beau métier que celui de directeur, que dis-je, d’empereur de la Napoléonie. En vingt ans de règne sans partage, la tondeuse du mémorial de Sainte-Hélène affirme qu’il y a beaucoup à découvrir sur le personnage Napoléon. Au point même d’ignorer totalement la déclaration de guerre à la France, manuscrite, du roi George III pour ne pas froisser la collaboration londonienne. No soucy comme dirait Fred le Grand, le Carré a fait le job.

CONCLUSION

J’aimerais revenir sur le titre de ce texte car il résume parfaitement la situation, l’occasion de vous faire partager la formule de l’Empereur Napoléon :

« Les grands orateurs qui dominent les assemblées par l’éclat de leur parole sont, en général, les hommes politiques les plus médiocres : il ne faut pas les combattre par des paroles, ils en ont toujours de plus ronflantes que les vôtres ; il faut opposer à leur faconde, un raisonnement serré, logique ; leur force est dans le vague, il faut les ramener dans la réalité des faits : la pratique les tue. » Napoléon

En 10 ans de traversées sur l’Europe, j’ai appris que cette règle « la pratique les tue » se confirmait à chaque fois. En plein milieu de l’été, la foule se concentre sur la plage au niveau zéro de la mer, et sur les cimes, c’est la solitude, la paix, et la joie d’observer la beauté de ce monde. Jamais sur les sommets, vous ne croiserez la bande des Tulard, Lentz, Gueniffey, Jego, Casali, Bern, Chalençon, Charles Napoléon et autres bavards, car tout simplement la sélection se fait grâce à mère nature. Pour s’élever physiquement et spirituellement, gravir une par une les stations, il faut être taillé à l’antique, avoir du courage, du cœur, le sens du sacrifice, de la loyauté, et du panache. La pratique les tue…