À ceux qui l’ignorent encore, l’historien napoléonien bien connu, M. Jean Tulard, avait publié aux éditions Plon, dans la collection éponyme, un « Dictionnaire amoureux de Napoléon ». Fidèle à son idée fixe et à sa volonté affichée depuis l’origine de discréditer la thèse de l’empoisonnement de Napoléon soutenue par Ben Weider, l’auteur exécute sommairement « l’affaire du poison ». Par ailleurs, à l’occasion d’une émission de télévision grand public – audience assurée – il a, avec sa malhonnêteté ordinaire et son « courage » coutumier – Ben n’est plus parmi nous – ironisé sur le travail de tous ceux qui ont fait de cette thèse une réalité scientifique. Je ne pouvais rester sans réagir devant cette nouvelle offense. Ce qui me donne l’occasion de revenir, en plusieurs épisodes, sur cette longue affaire. Pour ce qui est du livre en question, je le mentionnerai – brièvement – en fin de cette évocation.
L’EMPOISONNEMENT DE NAPOLÉON
Ou comment une institution : Souvenir Napoléonien-Fondation Napoléon (je fonds les deux en une seule entité) – qui n’a aucun caractère officiel, mais s’en donne tous les airs – s’arroge le droit de dire, d’écrire, ou, pire, de ne laisser dire et écrire sur Napoléon que ce qui semble être son bon plaisir (1).
En d’autres termes, qui n’hésite pas à faire barrage à quiconque n’entre pas dans ses vues ou dans celles de leurs éventuels commanditaires. Un barrage dense, nuisible et particulièrement efficace dans le cas de l’affaire ici évoquée.
De quel droit ? À quel titre ?
Après des débuts balbutiants (2) mais néanmoins prometteurs dans les années soixante, qui mirent en évidence la présence d’arsenic dans les cheveux de Napoléon, l’affaire fut reprise par Ben Weider, un riche homme d’affaires et mécène québécois, aujourd’hui décédé, grand admirateur de Napoléon, et président-fondateur de la Société Napoléonienne Internationale de Montréal, plus haut mentionnée.
Malgré ses nombreuses occupations, il consacra une bonne partie de son temps – et de sa fortune – à prouver de manière scientifique, donc irréfutable pour quiconque de bonne foi, que, durant sa déportation sur le caillou de Sainte-Hélène, Napoléon avait bien été la victime d’un empoisonnement.
Pour vérifier ce qui n’était encore des soupçons, il ne se lança pas dans l’aventure à la manière d’un fantaisiste soucieux de faire parler de lui. Il n’avait pas besoin de cela.
Quant aux scientifiques qui intervinrent sur ce sujet, ils n’exerçaient pas – et n’exercent pas – dans des officines d’arrière-cour.
Rappelons leur noms :
- d’abord, le laboratoire de toxicologie de l’université de Glasgow, en collaboration avec un institut de recherches nucléaires travaillant pour le ministère anglais de la Défense,
- le laboratoire de chimie-toxicologie du FBI, à Washington,
- le département de toxicologie de l’Institut de Médecine Légale de Strasbourg,
- l’université du grand-duché du Luxembourg
- et enfin, le laboratoire ChemTox d’Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg.
Nous ne sommes donc pas ici dans le domaine du phantasme, mais dans celui – je souligne – de la réalité scientifique la plus indiscutable. Et pourtant, la plus discutée par des gens dont les « compétences » et l’arrogance devraient s’arrêter à la porte des laboratoires.
Prenons un exemple familier.
Pourrait-on imaginer un égyptologue qui, après avoir demandé à un scientifique de dater, ou de déterminer, comme cela se pratique couramment, à quoi a succombé une momie en cours d’identification, irait ensuite se répandre partout dans la presse en colportant que toutes les conclusions que ce scientifique a tirées de ses analyses ne sont que foutaises ?
C’est pourtant très exactement ce qui se passe avec l’empoisonnement de Napoléon.
Des historiens – ou assimilés, qu’importe ! – jettent un voile de ridicule sur les conclusions de scientifiques renommés, sans se soucier le moins du monde d’entacher leur réputation. Et, faut-il le souligner, sans avoir la moindre compétence pour le faire.
LE « SERPENT DE MER » DE M. TULARD
Des discussions, il est sain qu’il y en ait, toute thèse étant faite pour être discutée, au besoin combattue. Mais, dans le cas évoqué ici, la malhonnêteté des adversaires dépasse les bornes, car cette thèse, ils ne l’ont pas combattue, ils se sont acharnés – et s’acharnent toujours – à la ridiculiser. Avec grossièreté.
Cela posé, la tactique – sournoise – est efficace.
En effet, quel organe de presse digne de ce nom perdrait son temps – et son crédit – à informer ses lecteurs d’une thèse absurde ? Sauf à vouloir, justement, la discréditer en les incitant à prendre le relais de la raillerie et de la caricature.
Toutes les têtes « pensantes » du souvenir Napoléonien et de la Fondation Napoléon joignirent leurs efforts et battirent le ban de leurs soutiens dans quelques magazines et journaux pour accréditer l’idée que cette affaire n’était que le délire d’un « historien amateur » en mal de publicité.
Citation extraite du Figaro Littéraire du 27 mai 1999 :
« On sait maintenant par les révélations du petit-fils de l’inventeur du monstre du Loch Ness que ce serpent de mer n’a jamais existé […]
« Heureusement, les historiens ou prétendus tels, ont une imagination fertile. Une nouvelle énigme est née : Napoléon a-t-il été empoisonné à Sainte-Hélène ?
« La question fut posée en 1961 par un dentiste suédois, Sten Forshufvud, dans un livre, dont la traduction française fut accueillie avec amusement. Les docteurs Godlewski et Ganière (3), grands spécialistes de Sainte-Hélène et forts de leurs connaissances médicales, ne firent qu’une bouchée de l’infortuné dentiste.
« Ce nouveau serpent de mer reparut en 1978. Un fabricant canadien d’articles de sport, M. Ben Weider, reprit la question, mobilisant médecins, toxicologues, spécialistes du nucléaire, et même agents du FBI, et conclut à l’empoisonnement de Napoléon. Coup sur coup, il publia Assassination at Sainte-Helena et Assassination at Sainte-Helena revisited. Une traduction française parut en 1982 sous un titre de roman policier, Qui a tué Napoléon ?, et suscita le même amusement que l’ouvrage de Forshufvud… »
Ce petit chef-d’œuvre de condescendance méprisante – le pléonasme est délibéré – est signé : « Jean Tulard, de l’Institut ».
Certains peuvent effectivement être impressionnés.
L’auteur de l’article fut ensuite efficacement secondé par son premier obligé, Thierry Lentz, actuel directeur de la Fondation Napoléon, et par une pléiade de « seconds couteaux ».
Depuis cette date, à aucun moment, les sarcasmes ne cessèrent de pleuvoir.
Résultats du FBI
Lorsque les résultats obtenus par le FBI – ils confirmaient la présence d’arsenic révélée par les analyses de l’université de Glasgow – furent présentés par Ben Weider au Sénat au cours d’un déjeuner-débat, le Figaro Littéraire (numéro du 5 mai 2000) se mit à nouveau en première ligne pour casser la thèse, et, pour faire bonne mesure, celui qui avait le toupet de la soutenir. L’exécution se fit, cette fois, par la plume d’un auteur maison, Mme Anne Muratori-Philip.
Celle-ci était d’ailleurs en si totale osmose avec Jean Tulard que la pensée de celui-ci affleurait, presque mot pour mot, à chaque paragraphe. On retrouvait ainsi dans son article le « fabricant canadien d’articles de sport », la « mobilisation des toxicologues, des spécialistes du nucléaire et même des agents du FBI », le « roman policier », etc.
LE FIGARO LITTÉRAIRE ET L’EXPRESS À LA RESCOUSSE DES PERSIFLEURS
L’article accusait un déjeuner-débat organisé au Sénat par Ben Weider d’être « d’autant plus provocateur qu’il a eu lieu la veille de la messe célébrée à l’église Saint-Louis des Invalides à la date anniversaire de la mort de Napoléon (5 mai 1821). Drôle de veillée funèbre. »
Hormis une volonté – péniblement masquée – de la part de l’auteur de dénigrer l’initiative du Canadien, on saisit mal ce qu’il peut y avoir de provocant à tenter de faire la lumière sur les causes de la maladie de l’homme le plus célèbre de l’Histoire de France la veille de la messe commémorative de sa mort. Et c’est avec une affliction profonde et bien touchante que l’auteur concluait :
« Mais aux Amériques [!!], on ne respecte pas les mythes. »
Quelle absurdité, quand on sait à quel point le « fabricant canadien d’articles de sport » vénérait le grand homme !
On peut avancer une excuse à cette dame : elle devait être en « service commandé » !
Dans un article intitulé « L’obsession de Weider » (pas Ben Weider !) paru dans le magazine L’Express (numéro du 1er juin 2000), l’auteur, Gwendal Audran, est, lui, allé un peu plus loin dans la bassesse.
Sur les conseils de qui ?
Il présenta son article de telle manière que le président de la Société Napoléonienne Internationale pouvait être assimilé à un poseur avec ses « cheveux gominés », à un charlatan qui met sur le marché des « compléments alimentaires censés [tout est dans ce mot] retarder le vieillissement », à un « bavard » (on s’étonne de ne pas lire : mythomane), qui se targue de relations qu’il n’a pas : l’auteur de l’article a fait montre d’un scrupule professionnel qu’il convient de saluer : il était allé – c’est du moins ce que l’on pouvait lire – interroger des représentants de l’ambassade d’Israël pour vérifier si le Québécois était bien, comme il l’affirmait, un ami d’Ehud Barak [Qui peut sérieusement imaginer qu’un diplomate réponde à ce genre de question ? C’est sans aucun doute ce que l’on appelle du « journalisme d’investigation »], et, enfin, pour disons le mot, un pitre en le qualifiant d’« empereur du muscle ».
Mais le pire tenait dans le passage suivant :
« En 1998, la Fondation Ben Weider verse 1 250 000 dollars à l’université de Floride. La chaire d’histoire de la Révolution française et de l’Empire, conduite par le professeur Donald Horward devient la « Ben Weider Eminent Scholar Chair in Napoleonic History ».
Tous les mécènes donnent leur nom à la fondation qu’ils créent ou financent. Pourquoi dénier ce droit à celui-ci précisément ?
Quant à la phrase qui suivait, elle a été soulignée par mes soins :
« Une générosité qui explique peut-être l’appui de Horward à la thèse de l’empoisonnement. »
Le sous-entendu de cette phrase est parfaitement limpide, qui signifie tout simplement que Ben Weider a acheté, à coups de millions de dollars, l’intégrité d’un professeur d’université américain, Donald D. Horward, afin que celui-ci lui apporte sa caution d’historien. Nous ne sommes pas très éloignés de la diffamation.
Cette hypothèse, on s’en serait douté, parut tout à fait plausible à M. Jean Tulard, comme le démontre cette citation :
« Jean Tulard, spécialiste français de la période s’en amuse [!!] : “Je ne jette pas la pierre à mon collègue, le Pr Horward [elle en dit long, cette phrase, également soulignée par mes soins !]. Je serais très heureux de bénéficier de tels moyens. Il reste que je ne peux en tant qu’historien sérieux soutenir cette thèse que l’autopsie de la dépouille infirme”. »
QUAND UN PRÉSIDENT DU SOUVENIR NAPOLÉONIEN « RETOURNE SA VESTE »
Depuis le faramineux legs de l’industriel Martial Lapeyre, la Fondation Napoléon, dans laquelle Jean Tulard est persona grata, ne manque pourtant pas de moyens (4).
« Infirme », pour authentifier la thèse officielle de « l’emblématique » cancer de l’estomac, la seule qui ait droit de cité au siège du Souvenir Napoléonien et à celui de son émanation, la Fondation Napoléon.
Un point suscite l’interrogation : l’auteur des déclarations précédentes se réfère souvent au Dr Guy Godlewki, ce « grand spécialiste de Sainte-Hélène [qui] fort de ses connaissances médicales », n’avait fait qu’une bouchée de « l’infortuné dentiste ».
Or, il semblerait qu’un passage d’une préface écrite par M. Marcel Dunan pour présenter les « Cahiers de Sainte-Hélène, Janvier 1821-Mai 1821 » du Grand Maréchal Bertrand, compagnon de déportation de Napoléon, ait échappé au contempteur de la thèse.
Voici ce passage :
« Le docteur Guy Godlewski … nie la nocivité du climat et écarte par des arguments tirés du développement des tissus graisseux, l’idée d’une affection cancéreuse… ».
N’y a-t-il pas de quoi s’y perdre ?
Ce qui, par la suite, n’empêcha pas ce même Dr Godlewski, victime, sans doute, d’un trou de mémoire, de tirer à boulets rouges sur la thèse de l’empoisonnement de Napoléon en prônant celle du …cancer.
Souvenir Napoléonien et/ou Fondation Napoléon oblige(nt).
Toujours à propos de ce cancer dont les adversaires de l’empoisonnement nous rebattent les oreilles, voici ce que le professeur Lucien Israël, cancérologue distingué et membre de l’Institut de France écrivit à Ben Weider :
« J’ai lu attentivement votre ouvrage, et je partage vos conclusions.
« Les troubles de l’empereur ayant commencé en 1816 ont donc duré cinq années. Un cancer de l’estomac (au passage, il n’est pas héréditaire) évoluant aussi longtemps n’aurait pu tuer que par métastases pulmonaires et surtout hépatiques. Or, on n’en a constaté aucune à l’autopsie. Une autre cause eût été une hémorragie cataclysmique. Il ne s’en est pas produit. Ce sont là les arguments principaux, mais il y en a d’autres, le fait par exemple que les ganglions régionaux et du médiastin montrent des aspects suppuratifs, ce qui ne s’expliquerait pas en cas de cancer gastrique.
« Donc je pense que votre thèse est la bonne.
« Croyez, je vous prie, Monsieur, en mes sentiments les meilleurs et d’admiration pour la minutie de votre travail. »
Pour en revenir aux sarcasmes divers, on pourrait penser à part soi que tout cela, c’était avant.
LES DERNIÈRES ANALYSES DÉVOILÉES EN PRÉSENCE DE REPRÉSENTANTS DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE, DE LA POLICE ET DE LA GENDARMERIE
Avant les analyses complémentaires effectuées par l’Institut de Médecine Légale de Strasbourg, par l’université du grand-duché du Luxembourg et, in fine, par le laboratoire ChemTox d’Illkirch-Graffenstaden.
Que nenni. Tout continua de plus belle.
Qu’était-il sorti de ces analyses ?
Elles avaient mis en lumière un élément primordial : la présence d’arsenic au cœur même des cheveux de Napoléon (analyses réalisées par l’université du grand-duché du Luxembourg ; Pr Robert Wennig), ce qui indiquait sans aucune ambiguïté que le toxique avait été poussé dans les cheveux par le flux sanguin. En d’autres termes, que le toxique était passé par la voix digestive, donc par les aliments.
La touche finale – ou qui l’eût été dans un pays normal, et non pas soumis à l’étouffante dictature d’une simple association historique à l’ego surdimensionné – avait été, lors d’une conférence de presse le 2 juin 2005, la révélation, par le Dr Pascal Kintz, alors président de l’Association Internationale des Toxicologues de Médecine Légale, de la nature du toxique.
Comme cette présentation coïncidait avec l’inauguration du nouveau laboratoire où avaient été réalisées les dernières analyses, on notait la présence dans l’assistance de hauts représentants du ministère de la Justice, de la police et de la gendarmerie. Difficile d’imaginer que ces gens aient accepté de se déranger pour écouter un farceur pérorer en exposant ses élucubrations fumeuses.
L’information qui fut transmise ce jour-là, diagrammes scientifiques à l’appui, porta sur la révélation de la nature du poison présent dans les cheveux de Napoléon : de l’arsenic minéral, c’est-à-dire, en termes vulgaires, de la mort-aux-rats. Ce qui n’est guère anodin.
SUCCÈS MÉDIATIQUE, PUIS SILENCE DE PLOMB
Se trouvèrent ainsi reléguées dans le placard aux accessoires des illusionnistes les allégations sur la « culpabilité » de la fumée du poêle et celle de la colle du papier peint, qui, en leur temps, avaient eu les honneurs de la prestigieuse revue l’Histoire, dont les responsables n’avaient cependant pas jugé utile de s’interroger sur les raisons qui avaient poussé ces étranges agents exterminateurs à ne s’en prendre qu’au seul Napoléon.
Comme il fallait s’y attendre, la nouvelle fit grand bruit, qui se répandit dans le monde entier – et ceci n’est pas une figure de style – comme une traînée de poudre : l’homme le plus célèbre de l’Histoire du monde empoisonné sournoisement comme un vulgaire rongeur !
Alors, dira-t-on, qu’en est-il de cette supposée loi du silence ?
Les « empoisonnistes », selon le sobriquet narquois dont le directeur de la Fondation Napoléon a affublé les tenants de la thèse, seraient-ils en proie au délire de la persécution ?
Je ne le pense pas, car, si la nouvelle fut brièvement diffusée dans les journaux télévisés de TF1, France 2, France 3, M6, Canal+, TV5, sur Europe1, RMC…, il n’y eut pas un seul média en France, même ceux qui en avaient fait état (à l’exception notable de Nice Matin), pour reprendre l’information, et chercher, comme cela se fait ordinairement après un événement d’une telle portée médiatique, à approfondir le sujet et à dépasser l’immédiateté de cette information. Même sans faire montre de mauvais esprit, ce silence interroge.
Cette fois, c’en était trop pour les opposants à la thèse de l’empoisonnement de Napoléon. La coupe débordait. Il leur fallait faire quelque chose de « grandiose ».
On en prendra connaissance dans l’épisode à venir.
à suivre
1- Un souvenir personnel : lorsque mon ouvrage sur la campagne de Russie de 1812 fut publié, mon attachée de presse – pourtant assez détachée de ce genre de contingences – m’informa que la critique littéraire d’une radio libre souhaitait m’inviter pour l’évoquer. Mais elle ajouta une précision : cette personne demanderait préalablement – je cite – « l’aval de Thierry Lentz ». J’attends toujours cette invitation. Un oubli sans doute. Je n’aurai pas l’impertinence d’employer le vocable de censure.
2- Ils furent l’œuvre de Sten Forshufvud (photographie ci-dessus) un stomatologue suédois de Göteborg qui avait fait des études de toxicologie dans une université française. Celui-ci soumit une mèche de cheveux de Napoléon au département de toxicologie de l’université de Glasgow, dirigé par le Pr Hamilton Smith.
3- À la page 1521 du Dictionnaire Napoléon (sous la direction de Jean Tulard), le docteur Ganière fonde sa conviction de l’existence d’un cancer de l’estomac sur le témoignage du médecin O’Meara : « …D’autre part, en s’appuyant sur les constatations faites par O’Meara au cours de l’autopsie, l’existence autour de l’estomac d’un système lymphatique tuméfié et de ganglions en voie de suppuration font penser à une tumeur cancéreuse… » On l’ignorait, le docteur Ganière le révèle : O’Meara était visionnaire. Sinon, comment expliquer qu’il ait été capable de donner sa propre interprétation d’une autopsie qui sera pratiquée trois ans… après qu’il eut quitté Sainte-Hélène le 25 juillet 1818 ?
4- Dans le numéro du journal Les Échos du 16-17 février 2001, on peut en effet lire ceci : « La Fondation Napoléon vit des revenus d’un patrimoine d’environ 200 millions de francs [bien davantage en réalité] : toute la fortune personnelle de Martial Lapeyre, le fondateur des menuiseries. » Une telle fortune peut éventuellement susciter « sympathies » et « vocations ».