La mansuétude ayant ses limites, je m’abstiens de donner le nom de cet éditeur. On se souvient de « l’affaire ». Même dans ce pays, où il est particulièrement bien vu de cracher sur Napoléon, elle est exemplaire de malhonnêteté et de mauvaise foi.
En 2005, peu avant la date anniversaire de la bataille d’Austerlitz, et, par pur hasard – car il faudrait faire montre de mauvais esprit pour voir dans cette « concordance de temps » un quelconque mercantilisme – la parution de ce livre (certains l’appellent ainsi) fit grand tapage. Et pour cause : l’auteur comparait Napoléon à Hitler, qui ne fut que son émule, son « maître » lui ayant tracé la voie. Une comparaison que l’on retrouve souvent sous la plume des auteurs des éditions anglaises bien connues Osprey.
Je n’entre pas dans les détails de cette affaire, car je renvoie les visiteurs du « Carré » à un article fondamental de M. Pierre Branda, une thèse montée de toutes pièces : Le Crime de Napoléon, de décembre 2005 sur le site de la Fondation Napoléon.
AVEC L’AIDE DES VEDETTES
Eh oui ! Ce fut un pur délire médiatique. Dans sa frénésie, l’auteur, faisant bien les choses, avait mis en couverture une image représentant Hitler devant le tombeau de l’Empereur (dans la réédition, les deux personnages sont dos à dos), comme abîmé dans une contemplation faite de mélancolie et d’admiration, alors que, à l’instar de l’estimable Blücher, le personnage, détestait Napoléon. Détestation qui avait pour nom Iéna. Il eût été difficile à l’auteur de se montrer plus bas dans sa volonté enragée de polémique malsaine. M. Claude Ribbe, qui appelle à la rescousse M. Jean Tulard et le prince Charles Napoléon, a bien évidemment accompagné cette réédition d’un texte de son cru, dans lequel il donne sa pleine mesure.
À l’époque de la parution de la première édition, le fantôme du grand quotidien que fut « France Soir » titra en « une » le 25 novembre 2005 :
Napoléon, c’était déjà Hitler
Tout était paré pour une réussite exemplaire.
POURQUOI UN TEL PAMPHLET ?
Dans son pamphlet sordide et controuvé, cet auteur s’en est pris à Napoléon, au point de museler le gouvernement français qui envisageait – peut-être, car en France, nous affectionnons surtout les défaites – de commémorer la victoire d’Austerlitz, victoire, rappelons-le, non de Napoléon, mais de l’État français et de ses citoyens-soldats sur deux des monarchies les plus puissantes de ce temps : Russie et Autriche, qui avaient déclaré la guerre.
Le prétexte – avoué – de ce pamphlet crapuleux fut l’indignation que suscita auprès de certains l’hommage que le pays voulait, au travers de cette commémoration, rendre à ce Napoléon Bonaparte, coupable d’avoir rétabli l’esclavage – honorer un « esclavagiste » !
Mais il semblerait que le but réel, et bien sûr, inavoué, eût été de faire échec à un projet de loi, sans doute maladroitement ou hâtivement rédigé, déposé par un député soucieux de mettre en lumière, outre, sans doute, sa personne, quelques aspects positifs de la colonisation française.
Car il doit tout de même bien y en avoir, des aspects positifs de la colonisation, ne serait-ce que sous la forme de ces routes, ports, aéroports, écoles, hôpitaux, installations industrielles… que la France, qui ne pratique pas la politique de la « terre brûlée », a laissés derrière elle ! Ce qui n’implique pas que les colons aient tous été des anges de philanthropie ; ce qui n’implique pas non plus que les colonisés aient tous été des victimes angéliques.
UN SAUVE-QUI-PEUT HONTEUX
Dans ces conditions, s’en prendre à dessein à l’homme qui est, à juste titre, le plus grand de l’Histoire de France, c’était s’assurer une victoire facile, mais peu glorieuse. L’occasion était trop belle ; la manœuvre réussit parfaitement : dans les rangs du gouvernement français, le premier ministre « napoléonien » (?) M. Dominique de Villepin en tête, ce fut la débandade éperdue. Un sauve-qui-peut honteux. Cette misérable débâcle attira ce commentaire de l’éditorialiste Alain Duhamel, paru dans « Libération » du 7 décembre 2005 :
« On ne pourra plus dire que le gaullisme est un bonapartisme. Jacques Chirac et Dominique de Villepin viennent en effet de contourner la commémoration de la victoire d’Austerlitz avec une triste prudence de notaires normands. Le président de la République passe pourtant pour amoureux de la gloire militaire et le Premier ministre a la réputation d’être un admirateur de Napoléon. Si tel est le cas, ils ont su brider leurs sentiments avec une efficacité implacable. Aucun des deux n’a voulu honorer de sa présence les modestes cérémonies organisées en France pour célébrer ce qui fut peut-être le triomphe militaire le plus spectaculaire de notre histoire et l’apogée de la légende napoléonienne… Le contraste apparaît pitoyable entre la fierté jubilatoire avec laquelle l’Angleterre a organisé la commémoration de la victoire maritime de Trafalgar et la mesquinerie apeurée avec laquelle les autorités françaises ont traité la victoire terrestre d’Austerlitz… »
Exit donc Austerlitz. N’était-ce pas là l’essentiel ? Le commentaire d’Alain Duhamel me conduit à rappeler cette pensée de Napoléon, à laquelle cette affaire minable de non-commémoration de la victoire d’Austerlitz donne tout son poids et toute sa lamentable modernité :
Notre ridicule défaut national est de n’avoir pas de plus grand ennemi de nos succès et de notre gloire que nous-mêmes.
RÉFLEXION PERSONNELLE
Il me semble que l’indignation de commande de M. Ribbe eût été plus crédible et, surtout, plus respectable, s’il n’avait accepté, comme cela a été dit et écrit, de servir de porte-plume au général Aussaresses – que je ne juge pas pour que celui-ci pût raconter en détail « sa » guerre d’Algérie, une guerre entachée par des actes de torture perpétrés avec, évidemment, l’assentiment, voire l’encouragement, du pouvoir socialiste de l’époque. En tout cas, cette réédition vient à point pour apporter un renfort efficace à cette sinistre application Apple, dont Loïck Bouvier a, à juste titre, dénoncé l’écœurante duplicité.
un seul mot : BRAVO ! M. Damamme, comme à chaque fois, vous savez trouver les mots justes tant pour défendre l’Empereur que pour pourfendre ses détracteurs. par contre, pouvez vous en dire plus sur la « complicité » Ribbe/Charles Napoléon ?
cordialement
David Saforcada, président de France Bonapartiste
Merci M. DAMAMME
Personnellement, je ne sais que dire sur ce pamphlet en fait je ne sais comment le nommer la comparaison qui est faite n’a pas de sens, sauf à des fins mercantiles on exploite NAPOLÉON car faire un livre sur LUI assure des ventes et par conséquent des recettes. le contenu est du n’importe quoi c’est de la falsification historique, je ne comprendrai jamais comment on peux critiquer NAPOLÉON qui est le créateur de nos Institutions de nos Lois de nos Codes -là encore on peux remarquer que ceux qui n’ont rien à dire disent qu’il n’en est pas l’auteur (pourquoi c’est Louis XIV qui a fait Versailles avec une truelle ?-)
// La comparaison faite par cette personne entre NAPOLÉON et ce que certains auteurs considèrent carrément comme une non personne, est une comparaison immonde, nauséabonde, et sans fondements et insoutenable sous tous les sens du terme // aller ainsi contre NAPOLÉON est une atteinte à nos Institutions, à nos Lois et à nos Codes, dont Il est le fondateur Mais ce qui est sur c’est que cette personne en faisant des comparaisons qui n’ont pas lieu d’être est sur qu’on parle de lui, l’Histoire ne peut être ainsi falsifiée quand on prétend l’écrire il faut être objectif et ne pas l’orienter. NAPOLÉON est le personnage historique le plus connu au monde, un général américain a dit qu’il a changé le Monde, tout comme un magazine d’Histoire a titré en couverture NAPOLÉON l’homme qui a changé le MONDE,
cette personne sera très vite oubliée, mais NAPOLÉON ne le sera JAMAIS.
rappelons aussi ce que Chateaubriand a dit de LUI
« Le 5 mai 1821 loin de son pays, loin des siens, IL rendait à Dieu le plus puissant souffle de vie qui jamais anima l’argile humaine »
VIVE NAPOLÉON, VIVE L’EMPEREUR