La publication du premier épisode « Les pontons – l’ineffaçable infamie de l’Angleterre » a causé un petit séisme dans la Napoléonie. Madame Sophie Muffat, « historienne de la marine » et conférencière pour la Fondation Napoléon, très agacée, a tenté de réagir à l’excellent article de Jean-Claude Damamme, puis s’est perdue dans des explications hors-sujet qui barbent. Qu’elle se rassure, d’autres secousses arrivent bientôt…
Réaction de Sophie Muffat « historienne de la marine »…
« Permettez-moi de nuancer votre article. Je suis moi aussi historienne de la marine (et je donnais il y a deux soirs une conférence à la Fondation…). Vous citez Bonnefoux. Je me permets donc une précision histoire de ne pas faire de confusion ; il n’a rien à voir avec Joseph de Bonnefoux, le coauteur du célébrissime « Bonnefoux et Pâris », ça tombe bien, je vous donne SA définition des pontons telle qu’elle apparaît dans son Dictionnaire de la marine à voile, attention, c’est assez long : « sorte de grand chaland ponté, fort solide, haut sur l’eau, , à murailles élevées, , droite à l’avant et à l’arrière comme sur les côtés, et servant à diverses opérations qui demandent beaucoup de force, comme virer enquille, relever un bâtiment coulé, retirer de la mer une carcasse de navire. Les pontons ont à leur milieu un fort mât garni de caliorne, ils ont des mâts de redresse, des cabestans, et tous les appareils nécessaires pour leur destination; quelquefois, on rase de vieux vaisseaux pour les installer en pontons. Lorsqu’un vaisseau de guerre qui ne peut plus prendre la mer, est approprié pour recevoir des prisonniers de guerre, on l’appelle aussi ponton ». Donc voyez-vous, il existe DEUX définitions du mot ponton. Ensuite vous semblez dire que puisque la Fondation ne publie qu’un seul article sur le sujet personne n’en parle. C’est faux. Il existe des articles de référence sur le sujet (liens ci-dessous). Par ailleurs, si vous avez la curiosité de lire Garneray, le peintre de marine qui a d’abord été marin sous le Premier Empire, il décrit très bien la vie à bord des pontons. Et vous ne nuancez pas non plus : les officiers étaient rarement à bord des pontons, en général ils étaient prisonniers sur parole (voir l’amiral Villeneuve et tous les autres prisonniers après Trafalgar qui n’étaient pas sur les pontons). Je ne vous mets qu’un seul lien, et pas celui sur les écrits de Lardier, qui sont sujets à caution ; celui que je vous mets est un article paru dans Napoléonica publié par ô comme c’est étrange, la Fondation.
– « Je suis moi aussi historienne de la marine (et je donnais il y a deux soirs une conférence à la Fondation…) »
Je vous félicite, mais je ne vois pas le rapport avec le texte en question. Par ailleurs, je n’ai pas écrit que j’étais « historien de la Marine ». À moins que vous ne fassiez allusion à Philippe Masson, cité en note, dont tous les ouvrages font référence. J’en possède plusieurs.
– « Vous citez Bonnefoux. Je me permets donc une précision histoire de ne pas faire de confusion ; il n’a rien à voir avec Joseph de Bonnefoux, le coauteur du célébrissime, etc. »
Je parle du Bonnefoux qui a été prisonnier des pontons et de personne d’autre. La description « académique » que vous donnez est, ici, totalement absurde et hors sujet, à moins de considérer que le Bonnefoux prisonnier est un affabulateur.
– « Donc voyez-vous, il existe DEUX définitions du mot ponton ».
Oui, je vois, et alors ? Je ne parle que de ceux sur lesquels ont été enfermés nos compatriotes.
– « Ensuite vous semblez dire que puisque la Fondation ne publie qu’un seul article sur le sujet, personne n’en parle. C’est faux ».
Je connais bien la méthode habituelle aux personnes proches de la Fondation : déformer les propos pour les discréditer. Je n’ai pas écrit que « personne n’en parlait », mais que le site de la Fondation était muet sur le sujet. Il y a, me semble-t-il, une grande nuance. Alors, oui, je persiste et signe : la Fondation « planque » les crimes de l’Angleterre.
– « Par ailleurs si vous avez la curiosité de lire Garneray, le peintre de marine qui a d’abord été marin sous le Premier Empire, il décrit très bien la vie à bord des pontons ».
Quelle suffisance ! Merci : j’ai eu cette curiosité, Garneray est d’ailleurs cité dans une note qui apparaîtra dans une partie du texte à venir.
– « Et vous ne nuancez pas non plus : les officiers étaient rarement à bord des pontons, en général ils étaient prisonniers sur parole ».
Il n’est écrit nulle part que tous les officiers se trouvaient à bord des pontons ; je sais qu’il existait des prisonniers sur parole, mais je rappelle que cet article est consacré aux pontons anglais et à ceux qui y furent enfermés. De toute façon, Bonnefoux était officier de marine, Garneray était, sauf mauvaise interprétation, officier corsaire, Pillet venait de l’armée de terre, etc.
– « Celui que je vous mets est un article paru dans Napoléonica publié par ô comme c’est étrange, la Fondation ».
Bis repetita (placent) : je ne parle que du site de la Fondation Napoléon, dont l’audience doit être en principe un peu plus large que celle de la revue Napoleonica (sans accent).
Je sais, il est mal considéré de révéler des faits que certains s’efforcent par tous les moyens de tenir cachés.
Ce genre de réaction me rappelle celles, lamentables, de Thierry Lentz, ses fausses vérités et ses vrais mensonges à propos de l’empoisonnement de Napoléon.
C’est cela, la « touche FN » : on tente de déconsidérer, et si cela ne fonctionne pas, on étouffe l’information, et in fine, on fait taire l’auteur.