Il y avait bien longtemps que nous les « purs », les sincères – je ne parle évidemment pas des « commerciaux » que nous connaissons tous, et qui, de toute façon, se reconnaîtront – n’avions pas éprouvé semblable joie.
Que l’on me pardonne cette expression un peu sentimentale, qui m’est peu habituelle, mais une fois ne fait pas loi.
Oui, joie, parce que ce jeudi 13 juillet 2017, à l’occasion de la visite à Paris du Président des États-Unis, Donald Trump, le Président de la République Française, Emmanuel Macron, a reçu son invité aux Invalides, et l’a conduit devant le tombeau de l’Empereur.
Ce n’est pas tout : à un moment, alors que les deux chef d’État se dirigeaient vers l’église Saint-Louis des Invalides, le Président français a appelé l’attention de son homologue américain vers « quelque chose » qui les dominait. Ce « quelque chose » était la statue monumentale de l’Empereur. La caméra n’ayant pas suivi les regards, le monument magnifique n’apparaît malheureusement pas sur les images.
Et ce n’est pas tout : au long de leur parcours dans la Cour d’Honneur, les deux présidents furent accompagnés par les accents de la Marche Consulaire à Marengo.
La Marche Consulaire à Marengo ! C’était si beau, si nouveau, que cela en paraissait irréel.
Oui, émotion vraie de voir l’homme le plus puissant du monde d’aujourd’hui se recueillir devant l’homme le plus puissant de son temps : « notre » Empereur.
Alors que Napoléon a été, au mieux, ignoré, au pire vilipendé par tous les régimes précédents, alors qu’il est traîné régulièrement dans la boue par quelques écrivassiers en mal de publicité – je ne sais pourquoi, mais le nom de M. Claude Ribbe s’inscrit de lui-même sur mon écran – ou par des hommes politiques du passé, qui croient, les malheureux, se grandir en abaissant Napoléon – ici, je pense plus précisément à M. Lionel Jospin – ce geste du Président de la République, qui s’inscrit à l’encontre de tout de ce qui précède, est d’une inestimable portée symbolique : devant le monde entier, Napoléon a enfin recouvré la seule place qui doit être la sienne : la première.
C’est donc sans aucune hésitation ou arrière pensée que j’écris :
Merci, Monsieur le Président de la République.