Mort d’un musée

Le samedi 24 octobre 2015, à Seclin près de Lille, l’un des plus beaux musées sur la période « Premier Empire » a définitivement fermé ses portes ! M. Fourcroy, propriétaire du domaine Napoléon, a vendu aux enchères toute sa collection d’époque, 320 objets.

ABANDONNÉ ET ENDETTÉ

L’information a été publiée dans le journal de La Voix du Nord, et bien qu’elle soit majeure, elle n’a pas fait grand bruit.

Cela n’a, semble-t-il, pas interpellé la classe politique locale, ni nos chers placardiers – ça vous étonne ?

Quant aux enfants de M. Fourcroy, aucun n’était intéressé de prendre la suite – quelle exemplarité familiale.

En revanche, pour l’association des commissaires priseurs Mercier & Cie qui se chargeait de la vente, les objets napoléoniens sont toujours synonymes de jackpot ! Et son représentant, qui a bossé « dur » sur cette collection pendant un an, l’a fait savoir :

Je trouve ça, intelligent. S’il leur arrive quelque chose, ça enlève une épine du pied des enfants lors des successions.

Musee-Seclin-fourcroy-mandarine

Ben voyons, expliqué de cette façon, on peut tout légitimer, même le déshonneur.

Aussi, les multiples assurances à payer – un coût de 22 000 euros par an – ont fini par donner le coup de grâce. Le vice est d’amener le client dans une situation d’endettement dont la seule solution serait de vendre ses biens précieux. Quel beau progrès civilisationnel, n’est-ce pas, que cet esclavage par la dette.

La veille de la vente, M. Fourcroy n’avait pas souhaité s’entretenir au téléphone avec le Carré Impérial. Un « bouclier » a tout de même témoigné « qu’il en avait gros sur la patate… ». L’échange a tourné court, on sentait la honte l’envahir, et le miracle espéré n’a pas eu lieu.

Après tout, c’est une suite logique et elle incarne malheureusement le déclin des grandes familles françaises.

Descendant d’Antoine-François Fourcroy, membre du Conseil d’État et créateur de la liqueur de mandarine sous Napoléon 1er, M. Fourcroy avait déjà vendu, en 2007, sa société Mandarine Napoléon à la distillerie hollandaise De Kuyper.

LE DÉFAITISME FRANÇAIS

Doit-on admettre qu’il existe, chez les Français de souche, le gène du défaitiste ? Sous l’Antiquité, Hannibal avait déjà identifié ce défaut propre à certaines tribus gauloises… En passant les Alpes, il évita de leur demander service, car à la vue du moindre risque, ils s’angoissèrent et préférèrent abandonner la mission.

On a pu entendre et lire que Napoléon perdit la campagne de 1814 à cause de l’infériorité numérique de son armée, que toute manœuvre de l’Empereur n’avait que seule issue : l’abdication – comprenez, il faut se rendre avant de combattre…

Voyez-vous où je veux en venir ? Le mot « débris », en désignant la « Grande Armée », a même été lâché par certains, un dénigrement qui peut encore valoir, aujourd’hui, une bonne paire de claques, les « vieux de la Vieille » ne s’en seraient pas privés.

Ces arguments, tellement bien répétés, finissent même par convaincre une partie des admirateurs de l’Empire. Ils sont pourtant bien secondaires, la preuve est que l’Empereur, malgré ce handicap, a réalisé une campagne militaire de génie, maîtrisant pendant trois mois ses adversaires.

Doit-on encore préciser que l’armée prussienne de Blücher fut pulvérisée – là, on peut parler de débris – et que l’armée autrichienne de Schwarzenberg fut peureuse ?

Les « historiens de salon » se gardent bien de révéler au public l’argument premier – on va vite comprendre – La défaite a pour cause la trahison des élites !

Une réaction épidermique ?

En effet, si les responsables de communes et de territoires avaient tenu leur rôle de soutien à la population, si les officiers supérieurs n’avaient pas eu peur de perdre leurs propriétés à Paris, la balance aurait penché en faveur de la France. Au lieu de cela, ils ont préféré l’intérêt personnel à l’intérêt général. Citons l’exemple suivant : la ville d’Orléans s’est rendue, sans combattre, à quelques milliers de Cosaques ; elle avait pourtant 40 000 habitants… Voilà toute l’incohérence. Les coalisés n’auraient jamais eu l’idée de passer les frontières des Pyrénées et du Rhin – Entendez la Suisse, l’Alsace et la Belgique – si elles avaient eu en face des leaders de communes, chargés de mettre en place l’insurrection – Comprenez, nous étions plus nombreux, et qu’auparavant, l’armée révolutionnaire avait déjà fait trembler l’Europe des rois absolutistes.

UNIS, NOUS SERONS INVINCIBLES

Napoléon 1er savait le défaut des Français, mais il savait aussi qu’unis, ils étaient invincibles et qu’ils pouvaient faire de la France, une grande nation respectée du monde entier. Ici et là, on peut constater le manque d’audace, d’enthousiasme et de cohésion.

Mais pour l’amour de la France, ne perdez jamais espoir, et si vous croyez encore au sens de la Nation, faites trêve à vos méfiances et choisissez l’unité pour écrire de nouveau les plus belles pages de notre Histoire.

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