En juin 2015, BFMTV avait diffusé en direct la reconstitution de la bataille de Waterloo. Un invité du plateau – un historien qui a pignon sur rue, un « pape » de l’histoire napoléonienne – avait cité : « Drouot n’était pas une flèche ». Cette phrase a choqué légitimement les passionnés de l’Histoire du Premier Empire, car il faut être profondément ignorant pour juger ainsi le meilleur officier d’artillerie de l’Empire.
Qui est le général Drouot ?
Alors pour cet « historien » et pour tous ceux qui prennent pour argent comptant ce que disent les « historiens », voici un petit rappel sur Antoine Drouot : Le général Drouot était commandant d’artillerie dans la Garde impériale, l’élite des armées napoléoniennes.
Napoléon dira de lui : « Il n’existait pas deux officiers dans le monde pareils, à Murat pour la cavalerie et à Drouot pour l’artillerie. »
Il fit des études et posa sa candidature pour l’école d’artillerie de Châlons-en-Champagne. Il répondit aux questions du mathématicien Laplace pendant son examen. Et par la suite, Laplace en parla à Napoléon, tellement il l’avait marqué.
Pas une flèche, ce Drouot ?
Drouot a participé aux batailles de Fleurus, la Trebbia, Hohenlinden, Burgos, Somosierra… Pendant la bataille de Wagram, c’est lui qui, avec l’artillerie de la Garde, écrasa le centre de l’armée autrichienne entre Aderklaa et Sussenbrünn ; il avança son artillerie et progressa sur deux kilomètres. Ce fait d’armes lui vaudra d’être élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur.
Pas une flèche, ce Drouot ?
À la bataille de la Moskowa, il est élevé au rang de commandeur de la Légion d’honneur. Il sera aux batailles de Lutzen, de Bautzen, de Leipzig. À la bataille d’Hanau, où l’armée bavaroise trahit et essaya d’arrêter l’armée de Napoléon, Drouot trouva un passage dans la forêt pour positionner ses cinquante canons sur leur flanc. Il défendit par son épée ses canons contre une charge de cavalerie bavaroise. C’est le fameux tableau d’Horace Vernet, où Drouot est représenté !
Pas une flèche, ce Drouot ?
Drouot était, pendant la campagne de France, aux combats de la Rothière et de Champaubert, à la bataille de Vauchamps, aux combats de Mormant, Craonne, Laon, et Arcis-sur-Aube. Il accompagna Napoléon sur l’île d’Elbe.
C’est un fidèle, un homme vertueux et modeste ! Napoléon a dit de lui : « Charitable, religieux, sa morale, sa probité et sa simplicité eussent été honorées dans le siècle du plus rigide républicanisme. »
Drouot méritait sa médaille de la Légion d’honneur, lui !
Cet article est pour Jean…
Un grand merci à vous, Kaspy, pour cet article et pour la justice rendue à Drouot.
Je crois avoir deviné (« lol », comme on dit en argot Internet) le nom de cet « historien » qui se permet – et sur quelles compétences, Bon D… ? – de flétrir ainsi la mémoire d’un héros aussi indiscutable de l’épopée magique.
Le temps ne serait-il pas venu pour notre homme de se consacrer pour de bon à ses deux vrais – c’est lui qui l’avoue – centres d’intérêt : la bande dessinée et le roman policier, et de laisser enfin tranquilles Napoléon et tous ses prodigieux soldats ?
Nous n’avons que faire de ses jugements à l’emporte-pièce. Heureusement, ils ne déconsidèrent que lui.
Je vous transmets, via le « Carré », mes sentiments de sympathie.
Jean-Claude Damamme
Représentant pour la France de la Société Internationale de Montréal
Un grand merci à vous Carré Impérial , justice est rendue à cet illustre Général nancéien
Arrière petite nièce d’Antoine Drouot, je suis un peu peinée de cette critique, para épilogues ne reposant sur aucun fait. Drouot avait choisi de rester dans l’artillerie et l’infanterie, filière moins prestigieuse que la cavalerie, afin de rester pres de ses hommes . C’était un homme bon et juste, profondément humain et son esprit était tout aussi éclairé. Il a conçu une méthode mathématique innovante et lorsqu’il devint précepteur des enfants de Louis-Philippe, au soir de sa vie, il leur prodigua de savants enseignements. Il fut donc à la fois un homme bon et intelligent ! Et particulièrement humble, partageant sa retraite d’officier de la Grande Armée avec les plus démunis, dont il partagea le quotidien à la fin de sa vie.