La proximité de l’anniversaire de la naissance de Napoléon a donné lieu à une profusion de publications (dont celle du scandaleux « digest » du Mémorial de Sainte-Hélène) et à des commentaires nombreux de la part de tous ceux qui gravitent dans le « milieu ».
Parmi les perles, nous en avons noté une, qui appartient à l’historien Patrice Gueniffey :
« Nos dirigeants répugnent à commémorer Napoléon ».
PROPOS ABJECTS
Elle ouvre une longue interview de l’historien dans le Figaro Vox du 13 août.
Question : pourquoi nos bien-aimés dirigeants « répugnent-ils » à commémorer Napoléon ?
Notez le verbe « répugner ». « Hésiter » ou « refuser » auraient pu très bien convenir, mais répugner recèle une petite touche sordide de bon aloi.
Il est facile de répondre à cette question : parce que vous tenez sur lui des propos que l’on ne peut que qualifier d’abjects :
« Chez Napoléon, la passion amoureuse est associée au plaisir de faire la guerre, autant il aime Joséphine, autant il aime faire la guerre, ces deux passions se mélangent. »
Et vous vous étonnez que l’on « répugne » à célébrer la venue au monde d’un individu dont vous dites qu’il a pour passions, outre le lit de Joséphine, celle de faire la guerre, donc de faire tuer ou blesser des dizaines de milliers d’hommes !
Comment nos dirigeants, qui sont déjà d’une lâcheté révoltante ‑ rappelons-nous le tandem Chirac-Villepin s’enfuyant ventre à terre pour ne pas commémorer la victoire d’Austerlitz ‑ auraient-ils envie de célébrer la naissance d’un homme qui ressemblerait à celui que vous résumez avec ces quelques mots ?
Notons au passage que nos politiciens d’aujourd’hui, tous « grades » confondus, ne valent pas mieux que leurs prédécesseurs puisqu’aucune commémoration officielle n’a été prévue.
Moi-même, qui admire profondément Napoléon, et qui, avec l’aide du courageux « Carré Impérial » ‑ toutes les autres voies me sont fermées par des « soins vigilants » ‑ me bat pour le respect de sa mémoire, je ne pourrais pas le respecter s’il était conforme à l’image honteuse que cet historien donne de lui.
Je sais que ces mots ont été prononcés au cours de l’une des racoleuses émissions de Stéphane Bern, « Secrets d’Histoire » (d’histoire de quoi, au juste… ?), mais ce n’est pas, bien au contraire, une circonstance atténuante, car l’énorme audience que leur confère la télévision les rend encore plus nuisibles. Rien de tel, évidemment, que le « buzz » pour l’autopromotion !
CAUTIONNER PAR LE SILENCE
Qu’avez-vous fait, tous autant que vous êtes, pour lutter contre la diabolisation sordide (certains commentaires sont éloquents de grossièreté et d’ignorance crasse !) de Napoléon, contre cette légende noire ‑ une expression chère à Thierry Lentz ‑ qui est une insulte permanente à sa mémoire ?
Car, enfin, ces supposés millions de morts qu’on lui jette à la face, ne sont pas « nés » d’hier !
Vous, les gardiens du « Temple », avec tous les moyens financiers et matériels dont vous disposez, avec tous ces journalistes de grands médias que vous savez si bien utiliser pour tenter de discréditer la thèse de l’empoisonnement, vous avez laissé faire sans réagir, ce qui revient, en quelque sorte, à cautionner par le silence.
Je fais une exception notable pour Pierre Branda, qui, au moment de la sortie du « torchon » de Claude Ribbe (« Le Crime de Napoléon ») a rédigé un texte très fort, très documenté et étayé, un véritable texte de combat, dont j’aurais aimé être l’auteur.
Bravo et merci M. Branda.
FAIRE CONNAITRE LA DÉCLARATION DE GUERRE DE GEORGE III
J’ai noté également une longue intervention du « Maître en Second », Thierry Lentz, qui, dans « SFR Presse – Corse Matin », déclare :
« Il y a beaucoup à découvrir sur le personnage Napoléon. »
Il serait temps !
Je me montrerai moins ambitieux que lui.
Avec sa permission, je lui suggérerai de commencer en faisant profiter le public le plus large possible du contenu de la lettre manuscrite de George III que nous avons évoquée et reproduite sur le « Carré ».
Je rappelle qu’il s’agit d’un document daté du 14 mai 1803, dans lequel le souverain britannique déclare la guerre à la France. Sans la moindre ambiguïté dans les termes qui pourrait prêter à confusion.
Jusqu’à maintenant, le directeur de la Fondation Napoléon ne semble pas avoir trouvé encore le temps de rendre ce signalé service à la mémoire de Napoléon. Ni sur le site de la Fondation, ni dans les grands médias dans lesquels il aime à s’exprimer.
Ce serait pourtant beaucoup plus utile que de dégrader le Mémorial de Sainte-Hélène !
Même Charles Ashton, le directeur de la salle d’enchères anglaise où a été vendue la lettre, est conscient de l’importance de ce document :
« Cette lettre est un moment décisif de l’histoire, qui dévoile l’intention du roi de déclarer la guerre à la France et à Napoléon. Alors que les relations entre la France et la Grande-Bretagne s’étaient détendues depuis le traité d’Amiens en mars 1802, cette lettre marque la fin des négociations de paix, et renferme les instructions sans équivoque du roi pour entrer en guerre. »
Alors, mettez-vous à l’ouvrage sans tarder.
Prouver que Napoléon n’est pas le va-t-en-guerre compulsif et sanguinaire que l’on nous présente obstinément, c’est évidemment une œuvre de longue haleine qui s’annonce, mais, qui sait ?, peut-être générera-t-elle de nombreuses apparitions sur les « petits écrans », ce qui n’est certes pas à négliger.
Mais, surtout, la Fondation pourra alors mériter pleinement ce beau nom de « Fondation Napoléon ».
On peut m’empêcher de publier. Pas de rêver !