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Pas une flèche, ce Drouot ?

En juin 2015, BFMTV avait diffusé en direct la reconstitution de la bataille de Waterloo. Un invité du plateau – un historien qui a pignon sur rue, un « pape » de l’histoire napoléonienne – avait cité : « Drouot n’était pas une flèche ». Cette phrase a choqué légitimement les passionnés de l’Histoire du Premier Empire, car il faut être profondément ignorant pour juger ainsi le meilleur officier d’artillerie de l’Empire.

Qui est le général Drouot ?
Alors pour cet « historien » et pour tous ceux qui prennent pour argent comptant ce que disent les « historiens », voici un petit rappel sur Antoine Drouot : Le général Drouot était commandant d’artillerie dans la Garde impériale, l’élite des armées napoléoniennes.

Napoléon dira de lui : « Il n’existait pas deux officiers dans le monde pareils, à Murat pour la cavalerie et à Drouot pour l’artillerie. »

Il fit des études et posa sa candidature pour l’école d’artillerie de Châlons-en-Champagne. Il répondit aux questions du mathématicien Laplace pendant son examen. Et par la suite, Laplace en parla à Napoléon, tellement il l’avait marqué.

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Triomphe posthume

Cela fait plusieurs fois qu’il m’est donné de lire dans la « grande » presse, entre autres dans le Monde.fr, un commentaire que je trouve particulièrement et profondément malhonnête – ce qui, s’agissant de Napoléon, ne saurait surprendre. L’essence de ce commentaire ? « La défaite de Waterloo a marqué le début d’une ère de paix en Europe. »

Un minimum (pas davantage) de réflexion sans préjugé eût permis à ces analystes de livrer la seule conclusion qui se puisse tirer de ce constat : pour quelle(s) raison(s) Autrichiens, Prussiens, Russes, et autres Suédois de l’ami Bernadotte – je détesterais descendre du félon qui, à Leipzig en 1813, a fait tirer sur ses (ex-) compatriotes… – eussent-ils continué de faire la guerre à la France ?

Napoléon doit être le seul responsable des guerres (napoléoniennes, n’oublions jamais !) et des victimes
En effet, vilainement achetés à prix d’or par les Anglais, venus in fine leur donner un coup de main pour la mise à mort le 18 juin 1815 – jusqu’alors, ils ne s’étaient pas fatigués – n’avaient-ils pas abattu l’homme qui gênait les monarchies européennes de « droit divin », et le commerce planétaire des négociants de Londres ?

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Ligny dernière victoire

Certains, dans une fièvre non dénuée de mercantilisme, avaient préparé en 2015 le bicentenaire de la bataille de Waterloo, celle qui provoqua la chute de Napoléon et assura la prééminence de l’Angleterre. Cela faisait quinze ans qu’elle attendait ce moment, et, pour parvenir à ses fins, elle n’avait pas lésiné sur les charges de la « cavalerie de Saint-Georges ».

À l’appui du propos, je reproduis ici une citation qui figurait dans mon livre sur la bataille de Waterloo. Un peu antérieure à la rupture de la paix d’Amiens par l’Angleterre en 1803, elle est du diplomate russe Vorontsov :

Son système [celui du gouvernement anglais] sera toujours d’anéantir la France comme son unique rivale, et de régner ensuite despotiquement sur l’univers entier.

Il n’est pas inutile de méditer cette citation.

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L’esclavage par la dette

En 2015, le bicentenaire de la bataille de Waterloo a été très médiatisé. Sur BFMTV, les cérémonies ont été diffusées en direct. Sur France 2, l’émission « Envoyé spécial » a fait découvrir la vie des passionnés de la reconstitution historique. Sur France 5, l’émission « C dans l’air » a intitulé un de ses thèmes « Napoléon : génie ou tyran ? ». À chaque fois, des « experts » sont intervenus pour faire œuvre de pédagogie envers les profanes qui, parfois, découvraient Napoléon…

Le discours était souvent pessimiste. À les entendre, Napoléon n’avait aucune chance de gagner. Même s’il avait gagné la bataille de Waterloo, il aurait fallu encore batailler jusqu’à son inévitable défaite, le nombre d’ennemis étant trop important. Qu’il faudrait presque se réjouir d’avoir perdu parce que cela a permis de retrouver une paix durable et la stabilité politique en Europe.

Cette vision fait abstraction de quelques points essentiels, et en particulier, un : la dette colossale que les « Alliés » firent peser sur le peuple français.

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